L’ovale se met à nu via les calendriers Rugb’images
Les calendriers de rugby vivent leur vie sur des modes plus variés que les seuls Dieux du Stade (Français) huilés et bodybuildés. Chez les candidats au podium de Rugb’images, tous les genres se côtoient. Les Piqu’up de La Valette Rugby Club jouent les pin-up ! Carry Love ou du Tiger Lily. Leur univers, c’est la lingerie fine – dominante tanga, dentelle noire et troublante – la douche au monoï, la cambrure féline. Octobre et son slogan «attirer l’attention» fixent l’objectif. C’est gagné. Le SAB Bourg-en-Bresse, c’est l’équipe des strikers. Au bar, à la brouette, au marteau-piqueur et même sur le tracteur, ce rugby des villes et rugby des champs est au poil et à poil. La palme à l’alignement de touche où les lifteurs propulsent les sauteurs : une main pour happer le ballon, l’autre en cache-sexe. Le naturisme garde sa pudeur. A Tyrosse on porte le slip blanc et vintage, modèle kangourou, l’affaire est dans la poche. Au pays des bandas, les Landais jouent de tous les instruments. Pour le Rugby Club Marseillais, le calendrier est une chorégraphie d’ombres et de lumières qui glissent sur les corps. Women in black, des lianes résolument esthétiques et sensuelles. Chez les Crac’aouettes de Châtellerault, les velus se mettent en mêlée-mêlo, nus comme des vers (de gros calibre), mais ils gardent le béret de peur de s’enrhumer. Les filles d’Amiens-Beauvais, où l’automne est pluvieux sur les champs de betterave de Picardie, ne jouent pas la carte du tendre. De boue et debout sous la douche, elles ont le charme des combattantes : il faudra rincer les corps avant de se rincer l’œil. Les Coccinelles de Grenoble portent les crampons en bandoulière, la silhouette moulée de lycra. Elles enfilent leurs chaussettes comme l’Angle Bleu ses bas. Même en parodiant Marlène, le regard masculin se satisfait du premier degré. Entre le «viril mais correct» et le «féminissime», ils et elles seront durs à départager le 27 mars pour la remise des prix de Rugb’images.