Rugb’Images : «Arrêtons de diaboliser ce sport !»
D’abord, il y a cet énuméré des joueurs de rugby décédés sur les terrains depuis les années 50, qu’a fait Jean Pierre Oyarsabal, ancien journaliste sportif à la Dépêche du Midi associé à Jérémy Fadat du Midol pour animer les débats. Et la question d’actualité pour ouvrir ce volet graulhétois de Rugb’Images ; «La règle peut-elle atténuer la violence ?», ou, comment faire évoluer les règles sans porter atteinte à ce sport et sans le dénaturer. À partir de là, la salle bien remplie du cinéma Vertigo, n’a eu d’oreilles que pour les propos et avis des invités. C’est Fabien Pelous, revenu vers de Graulhet qui l’a révélé, qui a ouvert le ban. «Zéro blessures, c’est une utopie. Mais d’entrer sur le terrain en sachant qu’on ne va pas y mourir est une sacrée avancée». Pour Cédric Marchat, l’arbitre international remplaçant Romain Poite pour cette soirée, l’évolution physique des joueurs ces dix dernières années, est une évidence. «Avec des cultures différentes en termes d’approche au sein de toutes les équipes». Un avis partagé par Kevin Braley, arbitre tarnais pour qui un match c’est 80 minutes de vigilance. «Il faut prendre les meilleures décisions après une analyse qui doit être instantanée !».
Des constatations qui ont précédé quelques pistes pour tenter de répondre à la question-thème. Pour Alain Rey, le président départemental et ancien arbitre, même si deux rugbys – pros et amateurs- cohabitent, il faut privilégier surtout chez les jeunes un jeu d’évitement. «Il faut une uniformisation des règles. La France parait en retard à ce niveau». Et de pointer du doigt les plaquages à deux qui devraient être sanctionnés, toutes catégories confondues la saison prochaine. «Ça va dans le bon sens, reconnaît Cédric Marchat. Même si la phase va demander une analyse plus précise». Jean-Marc Aué, plusieurs fronts pour ce Rugb’Images, estime que le rugby amateur est moins touché par le phénomène, et que l’évolution passe obligatoirement par le changement de règle sur les rucks. «Et en sanctionnant les joueurs qui interviennent illicitement autour des zones». «La technique du plaquage est à travailler. Les entraîneurs ne le font pas assez» assure Cedric Marchat. Le facteur fatigue qui amplifie le choc de trop a aussi été avancé par des intervenants du public. «Pourquoi ne pas s’équiper comme les joueurs de foot américain,». Aucune solution, mais des idées «Pour arrêter de diaboliser ce sport qui fait vivre autant de villes et de villages». Et une conclusion de J. Pierre Oyarsabal, avec l’humour dont il a toujours été coutumier et qui a fait sourire l’assistance ; «Supprimons les plaquages !»