Un débat passionnant sur la formation rugbystique
Le débat organisé dans le cadre de Rugb’images à la Halle aux Grains de Lavaur, vendredi 22 mars, à 18 h 30, était attendu par les amateurs de l’ovale. Il a tenu ses promesses. Les interventions des spécialistes sur le thème «Formation ou formatage ?», avec Didier Retière, directeur technique national, Sébastien Piqueronies, manager des moins de 20 ans champions du monde, Philippe Carayon, directeur du centre de formation du Castres Olympique, et Valérie Vischi- Serraz, directrice générale du centre de formation du Stade toulousain, a suscité un vif intérêt et beaucoup de questions. Vit-on actuellement sur une pensée unique du rugby ? Celle-ci, à supposer qu’elle existe, est-elle le fruit d’un mimétisme qui fait disparaître les écoles d’hier (lourdaise et montoise vers les trois quarts, biterroise vers les avants), étouffe-t-elle le «french flair» ou tout simplement l’esprit d’initiative ? Magistralement animé par Emmanuel Massicard, directeur de la rédaction de Midi Olympique, et Olivier Margot, écrivain et chroniqueur pour le même journal, les intervenants, très complémentaires, ont effacé les clichés, souligné la part de l’individu dans un sport où l’harmonie du collectif reste prégnante. Tous les chapitres de la formation ont été passés en revue : les séances d’entraînement, les mises à disposition par les clubs et même la possibilité de concilier études et pratique du rugby de haut niveau. Le tout sans langue de bois. Il n’y a donc pas de formatage, mais l’acquisition indispensable des bases du jeu, l’analyse instantanée des situations. Le rugby reste un espace de liberté où, selon les mots d’Emile N’Tamack «on peut et on doit se tromper pour apprendre et progresser». Dans un horizon plutôt sombre, l’éclaircie passe par la formation. Elle doit inclure un paramètre essentiel pour l’attractivité du jeu, a souligné Didier Retière : le plaisir. Celui des joueurs fait celui des spectateurs.